
Voilà maintenant un mois que Prue s'était éteinte. La vie des Maraudeurs avait changé : plus de blagues, un caractère plus pimenté que jamais, plus de sourire ni de regard doux, un c½ur plus froid. Sirius ne regardait même pas les filles qui lui tournaient autour, espérant avoir leur chance maintenant qu'il était libre. Il s'était bâti une forteresse imprenable et ne pensait qu'à Voldemort. La bataille finale était le sujet principal de ses rêves - ou de ses cauchemars -. Cette épreuve, bien qu'on ne puisse souhaiter une telle tragédie à quelqu'un, avait eu pour seul point positif de faire mûrir le groupe. Même si pour l'instant ils étaient anéantis, un jour, ils se relèveraient grandis et plus forts.
Le soir de pleine lune, la majorité des élèves et professeurs entendirent de longs hurlements déchirants le calme de la nuit. Dumbledore savait quels animaux en étaient à l'origine. Les Maraudeurs rendaient un hommage à leur compagnon disparu, à ce prédateur qui n'arpentera plus jamais cette forêt, ce leader qui ne les guidera plus. Ce soir encore, les Maraudeurs avaient le coeur piétiné, car tout, absolument tout les ramener à elle. Ils ne pouvaient s'empêcher de penser à elle. Et cela était chaque fois une douleur sans nom. La revoir passer le voile... tout avait été tellement vite...
Le directeur fit quelques recherches sur les personnes qui passaient à travers ce voile mais ne fit aucune découverte. Personne n'en était jamais revenu. Et pourtant, il aurait voulu voir son bureau s'illuminer à cause des flammes, sourire devant son air affolé parce que Voldemort lui causait souci pour sa couverture de loup, la voir rire que tout le monde ait pu penser que ses adversaires aient pu en venir à bout d'elle, si forte... mais la vérité était là. Prue avait défié la Mort pour la dernière fois.
En pensant à tout ça, il se demanda ce que Voldemort allait penser de ne plus voir le loup apparaître quand il l'appellerait. Albus soupira. ça n'avait plus aucune importance, il s'en fichait. Il restait encore le serpent et le Mage lui-même à atteindre, c'est la seule chose sur laquelle il fallait rester concentré. Jusqu'à présent, il n'avait pas agit et n'avait pas provoqué l'affrontement final parce qu'il jugeait que Prue n'était pas encore prête. Mais maintenant qu'elle n'était plus là, il comptait se préparer pour ne plus le laisser filer. Il pensa également aux Maraudeurs...il ne pouvait rien faire pour les aider, mais il savait qu'à la prochaine attaque, les Mangemorts allaient sérieusement déguster. Il regarda par la fenêtre, le coeur serré en se souvenant de sa dernière discussion avec Prue, lorsqu'elle doutait de ses capacités à affronter le mage... lorsqu'elle lui avouait qu'elle tenait à la vie et qu'elle voulait en profiter avec ses amis. Et Sirius. L'homme qu'elle aimait. Le directeur était persuadé qu'ils auraient été heureux ensemble. A la place, il n'y avait qu'un grand vide. Et un Sirius solitaire. Terminé les projets, le rêve de construire une vie ensemble. Tout cela s'était effondré pour eux à cause de tueurs. De ces putains de Mangemorts.
Un jeune Gryffondor brun était assis sur la rempart d'une tour et scrutait les étoiles. Il s'était habitué à venir ici pour réfléchir. Ses yeux brillaient dans la pénombre. Il pensait à ce qu'il pourrait bien faire pour saboter plus de plans que d'habitude à son ennemi juré. Il savait qu'il serait suivi par ses amis, mais d'un autre côté, il avait peur de les exposer et de les perdre eux aussi. Repoussant cette idée, il essaya de se détendre...peine perdue.
James et Lily étaient installés confortablement face à Remus et Tonks dans la salle commune. Ils ne parlaient pas, le regard perdu dans les flammes de la cheminée. La salle commune était vide. Peter était allongé sur son lit mais ne dormait pas. Beaucoup d'élèves avaient posé des questions au groupe, les admirant pour leur courage, mais chaque fois, les Maraudeurs gardaient le silence le plus complet...ça aurait été trop dur d'en parler de toute manière. Ils étaient devenus célèbres dans le pays et idolâtrés par leurs camarades. Mais ils s'en fichaient de tout ça.
Voldemort de son côté faisait la fête avec ses hommes. L'ambiance était beaucoup plus détendue, car enfin, après de nombreux échecs, ils avaient réussi à avoir une cible de prestige. Une grande menace avait disparu, ouvrant de nouveaux horizons, de nouveaux projets. Voldemort était tout de même conscient que les Cavaliers alias Maraudeurs n'allaient pas le lâcher et continueraient à le traquer sans relâche, encore plus qu'avant. Il savait qu'il avait réveillé le désir de vengeance, plus redoutable encore que le désir de liberté et de justice. C'est pourquoi il renforça la sécurité de son Manoir et s'endormit tranquille, son serpent à côté de lui. Peu importe le degré de haine que ses ennemis lui vouait. A cet instant, il se sentait léger, libérer d'un poids énorme. Intouchable.
C'était la nuit et la neige recommençait à tomber, toujours pas de Sirius dans la salle commune. James et Remus se levèrent pour aller le chercher. Ils sortirent la carte du Maraudeur et virent son point le représentant en haut de la tour de Gryffondor. Ils soupirèrent et le rejoignirent.
En les entendant arriver, le brun se retourna pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas des Serpentard. Reconnaissant ses amis, il regarda à nouveau le ciel noir, parsemé de flocons blanc qui tombaient lentement vers le sol.
- Viens Sirius, tu vas attraper froid, dit doucement Remus.
Le brun n'opposa pas de résistance et suivit ses deux frères de c½ur, comme dans un état second. Ils l'emmenèrent dans la Grande Salle où le repas n'avait pas encore commencé. Lily, Tonks et Peter furent soulagés de les voir arriver. Les professeurs regardèrent le groupe tristement. Eux qui prenaient plaisir à les voir rigoler, de bonne humeur, voir leur petit air d'ange quand ils venaient de faire une bêtise, là ils devaient se mettre dans la tête que ce temps était révolu. Après un repas calme, les Maraudeurs montèrent se coucher. Sirius resta éveillé longuement. Il contemplait le dehors par la fenêtre, sans vraiment regarder. Remus sentait sa peine et ne réussit pas à s'endormir avant le brun. Quant à James et Peter, ils mirent une bonne heure avant de sombrer dans un sommeil agité de mauvais rêve. Leur dernière bataille revenait sans cesse hanter leurs nuits.
Le lendemain, ils allèrent en cours. Ils commençaient avec DCFM. Ils remportèrent leur duel facilement. Après avoir affronté des Mangemorts, les élèves ne pouvaient rien face à eux. Le week-end arriva après le dernier cours de la journée, Divination. La prof avait prédit aux Maraudeurs qu'après un grand malheur, il ne pouvait y avoir qu''une explosion de joie. Ils ne l'avaient même pas écouté. Sirius avait envie de l'étrangler pour ses paroles : comment exploser de joie après avoir perdu Prue, la fille avec laquelle il avait envisagé de faire sa vie ? Comment envisager de sourire après ça ? Il avait l'impression que la moitié de lui-même s'était brisée. Sa vie s'était écroulée. Il ne pouvait imaginer retrouver une vie normale. Pas après avoir grandi dans la guerre et les horreurs qui l'accompagnaient.
De son côté, Ombrage laissait les Maraudeurs tranquille. Le Ministre n'était pas revenu les voir, à leur grand étonnement. Peut-être avait-il compris qu'il était inutile de revenir.
Plus tard dans la soirée, à 23h59, les Cavaliers étaient prêts à intervenir dans le village de Little Hangleton. Les Mangemorts arrivèrent avant le dernier coup de minuit et les Cavaliers se ruèrent sur eux. Le combat fut serré car cette fois, Voldemort avait envoyé des soldats expérimentés. Visiblement, ils cherchaient plus une personne en particulier qu'à terroriser tout le monde. Pas mal de personnes vinrent les aider mais furent repoussées. Sirius aperçut un de ses adversaires au loin faire signe à ses hommes de se replier. Avant qu'ils transplannent, Remus vit qu'ils avaient un otage.
Les Cavaliers rentrèrent au Manoir Halliwell et eurent un pincement au c½ur en franchissant les grilles. Black appelait ses congénères, ces derniers lui répondaient avec des hennissements doux pour le calmer. Mais Black demeurait inconsolable depuis la mort de Prue. Il était devenu impossible de l'approcher. Les Maraudeurs se changèrent, satisfaits d'avoir sauvé des vies et à la fois énervés. Oui, ils avaient massacré quelques Mangemorts, mais ils avaient un otage.
Une semaine plus tard, James entra en trombe dans le dortoir.
- T'as du nouveau ? demanda Lily.
- Oui. La personne qui les Mangemorts ont capturé est un espion français. Peter sait où il est détenu.
- Et il est où Peter ? questionna Tonks en arrivant par le passage dans la tapisserie.
- Je suis là, répondit le concerné.
- Qu'est-ce que tu foutais ? gronda James.
- Désolé, mais je ne cours pas aussi vite que toi ! se défendit Peter.
- Bon, il est où l'espion ? pressa Remus.
- Dans la forêt, je pense que c'est un piège pour nous avoir sinon il ne serait pas aussi exposé, expliqua-t-il.
- Comment se fait-il que toi tu le saches et pas James ? interrogea Lily.
- Parce que moi, quand je me métamorphose en rat, personne me voit, c'est pas le cas de Cornedrue qui laisse dépasser ses bois d'un fourré...
- Oh hé ça va !
Remus regarda Sirius avec impatience.
- On y va maintenant, dit-il pour lui répondre.
- On a cours cette après-midi ! rappela Peter.
- Oui, mais tout le monde sait que c'est nous les Cavaliers ! Je pense qu'une vie est plus importante que quelques heures de cours !
- Sirius a raison, fit Lily.
Ses amis la regardèrent bizarrement.
- C'est toi qui dis ça en parlant des cours ? la chambra James.
- Ne me tape pas sur les nerfs ! avertit la rousse de mauvaise humeur.
- Du calme vous deux ! tenta Tonks.
Lily s'arrêta et James l'embrassa pour se faire pardonner. Ils se rendirent au Manoir par la poudre de cheminette et se changèrent, bien que ce fut inutile : tout le monde les connaissait à présent. Mais c'était pour continuer dans les règles. Ils ne pouvaient pas envisager de faire une intervention sans leur fidèle tenue. Ils partirent au galop, Sirius en tête. Ils mirent pas mal de temps à arriver à destination. Ils s'arrêtèrent un peu avant d'arriver.
- C'est là, dit James.
- Ok, il faut faire diversion, déclara Sirius. Tonks, Lily et Peter, vous les attirez un peu loin de nous. James, tu bastonnes ceux qui restent. Remus et moi on s'occupe de l'otage.
Ils s'exécutèrent. En les voyant, les gardes se jetèrent sur eux, mais quelques uns restèrent sur place sentant le coup venir. James laissa son cheval et neutralisa ceux qui restaient. Sirius s'était introduit dans le hangar avec Remus. Visiblement, personne ne se doutait qu'ils étaient là. Les deux amis avaient dû laisser les chevaux dehors pour passer inaperçus. L'otage était entouré de Mangemorts, impossible de l'atteindre sans engager le combat. A l'arrivée de James, les trois garçons surgirent de nulle part pour semer la panique. Lily, Tonks et Peter revinrent à temps pour leur venir en aide. Ils enlevèrent la cagoule de l'otage et virent...une poupée !
- C'est un piège ! vociféra Sirius en balançant un coup de poing dans la poupée.
Une personne rigola dans leur dos.
- Alors comme ça vous pensiez nous avoir aussi facilement ? demanda le Mangemort avec un air triomphant.
Toute une bande vint le renforcer.
- S'il y en a un qui a une idée, je l'écoute, murmura Sirius à ses amis.
- Moi j'en ai une, fit James déterminé.
- Laquelle ?
- STUPEFIX !!!!
- Les grands esprits de rejoignent... EXPELLIARMUS !
Les Mangemorts ripostèrent en continuant à avancer. Les chevaux arrivèrent derrière eux. Les Mangemorts se retournèrent et les Cavaliers en profitèrent pour en stupéfixer un bon nombre. Une fois en selle, ils sortirent du hangar, poursuivis par leurs adversaires. Les Cavaliers disparurent bien vite, filant tout droit à travers les arbres. Un peu plus loin, ils tombèrent sur une charrette qu'ils jugèrent trop bien gardée pour être banale. Ils descendirent une nouvelle fois de leurs montures et, sans bruit, se rapprochèrent des gardes. Ils les assommèrent un à un et ouvrirent la porte en bois. Une personne était totalement bâillonnée. Elle releva la tête en entendant des bruits, mais son foulard l'empêchait de voir.
- On l'embarque, déclara Sirius.
Ils firent monter la personne sur le cheval de Sirius et détalèrent en entendant du mouvement autour d'eux. Les Cavaliers ne se rendirent pas dans leur repère mais à Poudlard. Ils laissèrent les chevaux à Hagrid avant de se diriger vers le bureau directorial. A cette heure-ci, les élèves étaient en cours et ils n'eurent pas besoin de se cacher. Sirius frappa à la porte du directeur qui l'invita à entrer. Il ne se gêna pas pour le faire, suivi de ses amis et de l'otage.
- Qui est-ce ? interrogea Dumbledore en posant son regard sur la personne.
Sirius lui enleva le sac sur la tête, ôta le foulard et enleva doucement le scotch de sur sa bouche. C'était une jeune femme.
- C'est moi l'espionne française, dit-elle pour se présenter.
- Bon boulot, félicita Albus aux Cavaliers.
- On vous la laisse, fit Remus en détachant ses liens aux mains.
Ils prirent congés. Ils avaient fait leur travail, ça ne les concernait plus maintenant. Ils montèrent dans leur dortoir respectif et se douchèrent. Après s'être changé, ils redescendirent. Du vivant de Prue, les chevaux avaient leur place au Manoir, mais maintenant, il fallait qu'ils restent à Poudlard pendant la période scolaire. Dumbledore avait fait aménager des boxes pour eux. Black fut ramené au château pour ne pas rester seul. Les Maraudeurs avaient jugé bon de cacher leurs tenues dans un endroit du mur comme dans l'écurie du Manoir. Ainsi, ils avaient tout sur place. Leurs camarades étaient en pleine admiration devant eux, sauf les Serpentard bien entendu. Les Maraudeurs n'aimaient pas être connus de cette manière. Il est vrai qu'avant ils étaient admirés, mais pas de cette façon : là c'étaient des héros. Alors que pour eux, le vrai héros était mort. Les professeurs les laissaient tranquille, mais au fond, ils auraient voulu leur poser autant de questions que les élèves. Gardant leur expression impénétrable, les Maraudeurs passaient leur chemin chaque fois qu'un groupe se formait autour d'eux.
Ils se rendirent discrètement dans la Cabane Hurlante, seul endroit isolé. L'endroit leur ramena des souvenirs : leur première pleine lune, leur premier combat contre Lunard, tous les autres soir Ce lieu était leur point de repère, leur lieu de rendez-vous...leur quartier général. C'est là que Prue faisait ses rapports, là qu'ils préparaient à contrer les Mangemorts, là qu'ils inventaient leurs farces...ils soupirèrent. C'était le bon temps.
- Vous pensez que notre monde connaîtra un jour la paix ? demanda soudainement Lily.
- Oui. Si on fait ce qu'il faut...répondit Sirius.
- Pourquoi ne pas déclarer ouvertement la guerre à Voldemort ? Pourquoi est-ce qu'on doit encore attendre pour la bataille finale ? Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'on attend ? interrogea James.
- Nous avons déclaré la guerre ouvertement à Voldemort dès que nous avons commencé à nous faire appeler les Cavaliers de l'Obscurité. Ensuite, il faut détruire le serpent. C'est une étape obligatoire avance d'affronter Voldemort. Et lorsque ce sera fait, ça sera à lui d'attaquer en premier, pas nous. Et pour finir, arrête avec tes questions, s'impatienta le brun.
- J'en ai une dernière, fit Peter. Pourquoi on est là ?
- Pour réfléchir.
- Mais à quoi ? questionna Remus.
- A ce que vous voulez ! dit Sirius en haussant le ton.
- Calme ta joie ! défendit Tonks, les cheveux virant au noir.
- Fermez-là !!! gronda Lily.
Ils se turent de suite et la rousse retrouva son calme et son regard habituel. James se mit à côté d'elle.
- Je pense - et c'est même sûr - que Voldemort va essayer d'attaquer Poudlard. Quand ? Je ne sais pas, mais il faut qu'on réfléchisse à un plan de défense pour protéger les personnes qui seront présentes, déclara le jeune Black.
- Mais il nous faut aussi un plan d'attaque pour les repousser, fit remarquer Peter.
- Les repousser ? Non. Quand Voldemort commettra l'erreur d'essayer de prendre Poudlard, notre but sera de massacrer toutes les forces du Mal qui seront là, fit Sirius.
- Tu veux dire que la bataille finale se déroulera ici ? A Poudlard ?!! fit James qui commençait à comprendre.
- Oui. C'est ici que Tom Jedusor a connu ses origines, ici qu'il a tout appris, ici qu'il a réuni les objets pour devenir immortel. Et c'est ici qu'il mourra. Mais avant, on doit convaincre un maximum de personnes de se joindre au combat. J'espère que Dumbledore va se servir de la libération de l'espionne pour demander l'aide de la France par son intermédiaire, ajouta le brun. Nous ne serons jamais trop pour combattre toute la puissance armée de Voldemort.
- Il faudra aussi trouver des animaux puissants pour nous soutenir, proposa James.
- Bien sûr, ce jour-là on ne pourra pas se transformer.
- Pourquoi ?
- Parce qu'on sera trop occupé à sauver notre peau qu'à faire les guignols !
- Tu penses que les centaures viendront ? demanda Tonks.
- J'en sais rien. En général ils restent neutres. Ils n'aiment pas intervenir, ils préfèrent observer les étoiles pour déchiffre les codes du destin et ne pas se mettre en travers. Il va falloir aider Dumbledore et le Ministère à former une armée dans le plus grand secret. Voldemort ne doit pas savoir que nous sommes au courant de ses projets.
- Mais qu'est-ce qui te fait dire que Voldy attaquera Poudlard ? Comment peux-tu en être sûr ?
- Je le sais, c'est tout ! C'est logique ! Où voulez-vous qu'il lance sa dernière offensive ? N'oubliez pas qu'il attache beaucoup d'importance à la symbolique !
La vérité, c'est que Sirius écoutait simplement son instinct. Il lui semblait que la voix de sa brune résonnait dans sa tête, lui dictant ce qu'il devait faire. Il savait que Voldemort ne pouvait choisir un autre lieu.
- Et maintenant ?
- Maintenant on va voir Dumbledore pour lui soumettre nos idées et après on va voir le Ministre.
- Depuis quand on traite avec le Ministre ?
- Depuis que notre victoire est moins évidente qu'avant...il reste encore un Horcruxe et on ne sait toujours pas comment faire pour l'approcher ! Et le temps continue de nous couler entre les doigts !
Remus baissa les yeux. Oui... depuis la mort de Prue, approcher Naguini relever presque de l'impossible. Avant, ils pensaient avoir fait le plus dur. Ils se permettaient même de penser pouvoir prendre le temps de s'entraîner, comme s'ils détenaient le pouvoir de déclencher la dernière bataille en tuant le serpent. C'était si facile. Il aurait suffi à Prue de se rendre au manoir de Voldemort sous l'apparence de Hunter, allié de confiance du Lord, et d'éliminer le reptile. Mais ce n'était plus envisageable. Les choses se compliquaient. Plus rien n'était sûr.
Les Maraudeurs sortirent de la Cabane et remontèrent le chemin les menant au château. Ils parcoururent quelques couloirs, prirent un passage secret et se retrouvèrent bien vite devant la gargouille. Remus lança le mot de passe et les Maraudeurs montèrent lentement les marches. Dumbledore les invita à entrer. L'espionne n'était plus là.
- Et bien ? Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
- Votre avis sur nos idées, répondit simplement Sirius.
- J'écoute.
- Monter une armée... humaine et animale, et établir une défense qui tienne la route face aux troupes de Lord Voldemort... ici.
- Je ne peux qu'être d'accord avec vous. Je me doutais bien que vous finiriez par comprendre que Poudlard était la cible de Voldemort.
- Oui... et je doute que nous soyons préparés. Les élèves ont besoin plus que jamais de savoir se battre, les murs de cette école sont solides, mais ils ne tiendront pas longtemps face à des explosions, expliqua Sirius.
- D'autant plus que Voldemort ne viendra pas uniquement avec ses troupes, il doit avoir lui aussi l'idée derrière la tête d'utiliser des bestioles, ajouta James.
- Oui... en fait il en a déjà.
- Vous pensez que l'on peut demander l'aide de la France par l'intermédiaire de l'espionne ?
- C'est déjà fait. L'espionne est partie en parler à son gouvernement.
- Bien. Quel genre d'animal assez intelligent mais aussi assez fou accepterait de nous aider ? questionna Remus.
- Les centaures. Ils se battent pour de nobles causes si ce n'est pas contre le Destin. J'ai également envoyé Hagrid négocier avec les géants dans les montagnes.
- Tant mieux, ce ne sera pas de trop.
- Je me rends compte maintenant à quel point les hommes de Voldemort sont puissants. Il nous envoyait que des nouveaux inexpérimentés pour nous endormir et les tester, mais maintenant, ce sont les plus forts qui attaquent. On fonce dans un mur, soupira Dumbledore.
- Il y aura des pertes, c'est une certitude, mais on peut se battre et les limiter, encouragea Lily.
- Je sais, mais ça ne sera pas une partie facile. Ce que l'on vit pour le moment ne sont que des batailles, mais la guerre va bientôt exploser. J'espère juste qu'elle ne durera pas trop longtemps...
- Le temps qu'il faudra pour tous les tuer, trancha Tonks.
- La vision de la guerre ne vous effraie pas ?
- Non. On a un compte à régler et il ne peut se solder que par la disparition d'un des deux clans. Et de toutes façons, le Bien l'emporte toujours sur le Mal, dit Sirius obstiné.
- J'aimerais pouvoir te croire, malheureusement, la victoire reviendra au plus fort. Je suis content que vous vous souciez des tactiques qu'il nous faudra employer.
- On ne sera pas à court d'idées, Prue aimait baser ses attaques sur la surprise, l'illusion, le renversement de situation et n'a jamais échoué, assura le brun.
- Je sais. J'aurais voulu qu'elle face partie de nos rangs... les plus grands combattants ne sont visiblement pas voués à voir l'aboutissement de leurs efforts.
C'était la première fois qu'ils parlaient d'elle. Utiliser le passé leur nouait la gorge, mais ils devaient garder la tête haute et triompher. C'était leur seul objectif. La seule chose à faire pour qu'elle ne soit pas morte en vain. Les Maraudeurs prirent congés du directeur et allèrent enfourcher leur chevaux après avoir revêtus leur tenue, direction le Ministère de la Magie. Ils mirent une bonne heure avant d'arriver. Le Ministère était encore en réparation. Les Cavaliers entrèrent sans problème grâce à leur tenue. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les images de la dernière fois revenaient. Sirius était devant ses amis qui avaient pris un peu de retrait pour le laisser. Le brun se ressaisit et descendit de son cheval. Ils laissèrent leurs montures dans un coin et montèrent plusieurs étages. Ils frappèrent à la porte du bureau du Ministre et entrèrent. Ce dernier releva la tête de ses papiers, ses lunettes au bout de son nez.
- Bonjour, inutile de garder vos cagoules.
- On sait mais on préfère, renvoya Sirius.
Le ton était donné, ils n'étaient pas là pour faire ami-ami avec le Ministre.
- Je vous écoute.
- Il voudrait mieux que nous nous allions, lâcha James.
- Pourquoi ?
- Parce que cette guerre nous concerne à tous et qu'ils serait préférable que nous soyons unis.
- Où voulez-vous en venir ?
- Si nous sommes ensemble lors de la bataille, Voldemort aura moins de chance de nous avoir. Si on reste chacun de son côté on perdra. On doit être soudé.
- C'est l'évidence.
- Donc c'est d'accord ?
- Je n'ai pas le choix. J'ai appris que Dumbledore avait demandé l'aide du gouvernement français par l'intermédiaire de l'espionne. J'aurais aimé qu'il m'en parle avant seulement.... il faut agir. J'espère qu'ils nous soutiendront.
- Nous aussi. Il y a 99.9% de chance - si on peut appeler ça de la chance - que la bataille se déroule à Poudlard, informa Remus.
- C'est quoi le 0.01% ?
- Qu'il change d'avis.
Le Ministre tendit la main à Sirius. Le brun le regarda avant de la serrer. Les autres Cavaliers en firent de même et quittèrent le bureau. Ils se rendirent au Département des Mystères, dans la salle des prophéties. Ils passèrent la porte et se retrouvèrent face au voile. Sirius s'en approcha, James allait l'en empêcher mais Remus le retint par le bras. Le brun tourna autour du voile et entendit des voix murmurer. Les souvenirs de la bataille l'assaillirent, une larme coula sur sa joue avant de se perdre dans le foulard qui lui cachait la bouche. Il baissa la tête et rebroussa chemin. James et Remus lui mirent une main sur l'épaule. Ils sortirent de cet endroit et traversèrent de longs couloirs avant d'apercevoir leurs chevaux dans le hall. Il y avait des débris et des morceaux de verre partout. Pas mal de monde s'agitait pour réparer les choses. Les Cavaliers remontèrent sur leurs compagnons et ressortirent du Ministère. Ils se mirent au galop et allèrent à Pré-au-Lard. Ils s'assurèrent que tout allait bien et reprirent leur route vers Poudlard. Rusard vint leur ouvrir, suivi de sa chatte et laissa passer les Cavaliers. Ces derniers trottèrent vers le nouveau foyer de leurs chevaux. Black donnait des coups de sabots à la porte de son boxe et s'agita encore plus en voyant ses collègues. Il ne cessait de tourner en rond, de renâcler, de donner des coups et d'agiter sa tête en tout sens. Il se semblait jamais se calmer. ça faisait mal de le voir comme ça.
Après s'être changés, les six amis allèrent dans la Grande Salle pour le repas. Les professeurs s'apprêtaient à leur demander les raisons de leur absence en cours, mais en voyant leur mine fatiguée, ils se ravisèrent. Ils voyaient bien que les Maraudeurs n'avaient pas séché par plaisir mais par nécessité. A la fin du repas, malgré le froid, Sirius sortit seul et alla dans la forêt interdite. Ses amis décidèrent de le laisser tranquille.
Le brun marcha longuement, regard perdu devant lui, l'esprit en ébullition. Il arriva à un point d'intersection qu'il reconnut de suite. C'était là qu'il l'avait embrassé pour la seconde fois, ici qu'il était sûr de sortir avec elle. Il ferma les yeux et eut l'impression de la sentir à côté de lui. Il y eut du mouvement derrière un arbre. Le jeune Gryffondor rouvrit les yeux et fronça les sourcils, fixant l'endroit où il y avait eu du bruit. Mais le calme enveloppa de nouveau la forêt et après un dernier soupir, il rentra se coucher.
Voilà pour la suite. Vos impressions ... ??
hostfresh-HarryPotter, Posté le mercredi 25 juin 2014 06:56
Je crois que vais essayer de m'en sortir de faire comme si la mort de Prue ne m'avait pas affecté. Mais ce serait me mentir à moi-même. Alors je vais avancer, et oublier tous les mauvais souvenirs que j'ai d'elle et ne garder que les meilleurs. Elle va me manquer cette louve. Ca c'est sur.
Lily